9-11-2001
Longitude: 74 degrés, 0 minutes, 13 secondes ouest.
Latitude: 40 dégrés, 42 minutes, 51 secondes nord.
Ecoutez les sirènes...
Certaines choses sont indescriptibles. Incompréhensibles. Impardonables. Comment leur dire qu'on ne savait pas? Qu'on ne pouvait pas savoir. Qu'on ne pouvait pas imaginer.
Parce que seuls les fous pouvaient imaginer ça, mettre ces plans à exécution. Le monde est à la merci des fous parce que nous sommes incapables de concevoir des choses pareilles. On ne pouvait pas prévoir. On ne pouvait pas être là avant que ça arrive. On ne pouvait pas l'empêcher.
Mais on est là maintenant.
La poussière nous masque à votre vue, mais on est là. Les cris vous empêchent de nous entendre, mais on est là.
Même ceux que nous combattions sont là parce que certaines choses dépassent rivalités et frontières. Parce que l'Histoire Humaine ne s'écrit pas avec des tours mais avec des larmes. Avec du sang et de la chair. Avec la voix en nous tous qui dit que ce n'est pas juste. Parce que, même chez ceux que la vie a bléssés, il reste une part d'Humain. De sentiment. Parce qu'eux aussi pluerent le massacre des innocents.
On est là.
Mais en dépit de nos costumes et de nos pouvoirs, nous ne sommes rien par rapport aux vrais héros.
Ceux qui affrontent le feu sans peur et sans armure. Ceux qui entrent dans les ténèbres sans savoir s'ils en ressortiront parce qu'ils savent que d'autrent attendent dans le noir. Qu'on les sauve. Qu'on leur parle. Que justice soit faite. Des hommes ordinaires. Des femmes ordinnaires. Qui deviennent extraordinaires par compassion. Par courage. Par esprit de sacrifice. Des hommes ordinaires. Des femmes ordinaires. Qui refusent de se rendre. Des hommes ordinaires. Des femmes ordinaires. Qui refusent de souscrire aux affirmations des fous de dieu de toute eau qui prétendent que nous sommes responsables. Nous les rejetons car nous savons que rien de ce que nous avons pu faire ne justifie cette tragédie.
Ces corps qui tombent dans le vide.
Ce fanatisme qui vient nier quatoze siècles de vraie ferveur,qui oublie ce qu'ont prouvé d'autres croisades...
...Que ceux qui souffrent sont ceux qui le méritaient le moins.
C'est indicible.
Indescriptible.
Le massacre des innocents...et l'innocence qu'on massacre.
La fureur qui se nourrit d'elle même jusqu'à occulter le soleil. Et ces questions au milieu de l'horreur. C'est la qustion qu'ils se posent. Pourquoi?
Pourquoi, seigneur?
J'ai beaucoup voyagé dans d'autres mondes. J'ai discuté avec des dieux et pleuré avec des anges.
Mais malheureusement, je n'ai pas la réponse.
Lui seul pourrait le savoir. Parce qu'il a déja vécu ça. J'aurais voulu ne jamais connaître ça.
Et pour lui, c'est la deuxième fois. Je n'ose imaginer...
...Ce qu'il peut ressentir.
Que dire à nos enfants? Que le mal, c'est un visage étranger?
Non. Le mal peut se cacher derrière n'importe quel visage.
Doit-on définir le mal en fonction de frontières?
Non. C'est déja assez cauchemardesque comme ça. Disons-leur plutôt que nous sommes désolés. Désolés de ne pouvoir leur donner le monde que nous voudrions leur léguer. Que si nous avions envie de huler, nous sommes aussi prêt à écouter.
Que les Hommes de bien doivent alléger les souffrances de tous les peuples, pour que leur souffrance ne devienne pas notre tragédie. Disons-leur aussi que nous les aimons. Dans un monde de gameboys et de console, cela peut sembler peu de choses, mais cela seul séchera les larmes, pensera les plaies et fera de ce monde un endroit sûr.
Nous ne pouvions pas prévoir ça ni l'empêcher. Personne n'aurait pu. Mais nous sommes là, à vos côtés.
Aujourd'hui.
Demain.
Et pour toujours.
Nous sommes à vos côtés quand votre bras frappe au nom de la justice et que vous espérez qu'en sortira la sagesse. Nous sommes à vos côtés dans la prise de conscience qui s'opère. Dans la voix qui dit que vous êtes un peuple bon et plein de clémence. La voix qui dit ne faites pas comme eux, ou la guerre est perdue avant d'avoir commencé.
Ne laissez pas le sang emporter cette sagesse. Quoi que vous fassiez, où que vous alliez, où que vous soyez, nous sommes à vos côtés. Parce que l'avenir appartient aux hommes et aux femmes ordinaires, parce que ça ne doit plus jamais arriver et qu'il faut se battre pour que l'avenir soit plus pur. Parce qu'il faut envoyer un méssage à ceux qui confondent compassion et faiblesse. Un méssage qui doit traverser six mille ans de lutte et de sang.
Et le méssage est le suivant:
Au-dela de notre passé, des origines de nos noms, nous sommes un peuple respectable qui ne courde pas l'échine ni ne renonce. Le feu qui brûle en nous ne peut être éteint par les bombes ou par les morts. On ne nous forcera pas au silence et nous émergerons des larmes. Nous avons traversé d'autres épreuves. Nous suporterons ce fardeau et les suivants parce que c'est la rôle des hommes et des femmes ordinaires. Quoi qu'il arrive. Loin de nous affaiblir...cette épreuve nous rend plus fort.
Ces dernières années, notre peuple était divisé, noyauté par l'individualisme et l'égoïsme. Mais aujourd'hui...nousfaisons corps.
Des drapeaux fleurissent partout sur un sol fertilisé par nos larmes et notre détermination. Le malheur nous a unis.
Nous sommes unis pour réagir. Unis pour guérir. Unis pour reconstruire.
Vous avez voulu faire passer un méssage et ce méssage nous a ouvert les yeux. Nous avons compris. Et nous saurons nous montrer à la hauteur. Car de nouveaux héros sont nés. Pas des héros comme nous. Les vrais héros du siècle qui commence. Ces héros, ce sont les gens ordinaires. Vous. Vous qui êtes plus nobles et plus forts que vous ne l'imaginez. Vous. Vous, les héros de ce moment particulier d l'Histoire.
Nous sommes éblouis par votre volonté sans faille. Face à cette lumière, les ténèbres ne peuvent vaincre.
Que les deux tours abattues servent de fondation à notre volonté de contruire un monde où telles choses n'arriveront plus.
Un monde où nous n'aurons plus à demander pardon à nos enfants mais dont les rues ne seront pas jonchées de dépouilles de leurs droits inaliénables.
Ils ont abattu deux grandes tours. Que leur souvenir vivent en vous. Devenez les poutrelles et le verre, la pierre et l'acier, qu'en vous voyant, le monde les voie.
Et restez debout.
Restez debout.
Restez debout.